Seule avec deux enfants sous la tempête

Humour & Vdm

Je viens de rentrer de mon périple.

J’avais le choix entre : me faire une séance d’arrachage de cheveux, finir la bouteille de liqueur au café qui me reste de la fête d’hanoukka, appeler ma copine et lui demander de passer m’apporter un p’tit joint, renfiler mon manteau et sortir sur la terrasse fumer des clopes jusqu’à enfumage des poumons ou aller me soulager sur mon petit blog chéri…

J’ai décidé de me servir une liqueur, me griller une clope et me mettre à mon clavier !

Noam chéri est malade depuis 2 jours.  »Virous » (comme adorent le prononcer les médecins israéliens) à tous les coups, j’attends donc patiemment que ça passe. Sauf que depuis cet après-midi, il me fait comprendre à coup de  » Aya aya ayaaaaa » assourdissent qu’il a maintenant également mal au ventre.

Pas le choix, je vais devoir l’emmener chez le médecin ce soir.
Mari pas rentré, donc pas de voiture, déchaînement des éléments de la nature à l’extérieur, je me prépare en mode combattante au périple qui m’attend…

Éliana dans le porte-bébé, Noam dans la poussette, je m’apprête à sortir quand j’entends un bruit… LE bruit qui nous fait toutes dresser les cheveux : Noam vient de vomir dans la poussette sur ses habits et son (seul) manteau.
Madré Mia, on va louper le bus et donc notre rendez-vous !!
Un p’tit coup de lingette, je lui enfile un pyjama, un gros pull, la couverture d’Éliana au lieu de son manteau ; et cette fois-ci, on sort pour de bons pour attraper le premier bus.
(En y repensant miskin, il ressemblait vraiment à un Yougoslave clandestin habillé comme ça…)

On arrive tant bien que mal chez le docteur, trempés, mais vivant, quand un son aigu sort de la bouche d’Éliana. Accroupie en position crapaud, tapotant sa couche, elle chouine :  »mamaaaaaa cacaaaa ».
Merde, il manquait plus que ça ! Je n’ai pas de couche sur moi, pourquoi faut-il toujours que les mômes choisissent de se vider les intestins dans ce genre de situation, c’est dingue ça !!

Après quelques palpages sur le ventre de mon fiston, le docteur me sort le fameux  »virus gueverette ! » (virus, madame !).
Bon bah voilà, retour à la maison avec prescription de thé au miel et Akamol (médicament israélien magique qui guérit de tous les maux, du simple mal de ventre au cancer).

J’emmitoufle Noam dans la poussette de sa sœur, écrase Éliana dans le porte-bébé, quand une odeur aigre effleure mes narines…
L’odeur du caca d’Éliana était littéralement en train de se propager dans tout le quartier !
Vu la puissance de l’odeur, il a dû émettre à lui seul au moins 80 % de la quantité permise de gaz à effet de serre de la journée, il manquerait plus que je me tape une amande pour pollution pour finir la soirée en beauté…
Elle était si forte que j’ai vu les poils de mon nez tomber un à un… Si, si, je suis sérieuse !
Caca d’Éliana = épilation du nez garantie !

Bref, à moitié dans les vapes à cause des vapeurs de CO2 qui émanent de sa couche, je pose ma main sur la poignée de la porte quand je me rends compte que dehors… C’est le déluge !
Un vrai de vrai !
De ceux qui te font prendre une douche glaciale. De ceux qui te font couler le nez, te paralysent les mains et te font parler en télégramme.

À ce moment-là, je me rends compte qu’en plus de devoir marcher sous ces trombes d’eau, je ne sais pas dans combien de temps arrive le prochain bus, que la station de bus la plus proche n’est pas couverte, que je n’ai pas de parapluie, que la couverture de Noam risque de s’envoler en chemin et qu’Éliana est en train de s’amuser à me coller des crottes de nez sur le menton depuis au moins assez de temps pour que je puisse ouvrir une belle collection.

Et comme à chaque fois que je me sens dépassée par les événements, je perds le contrôle de mes émotions, et je sors, résignée, sous la tempête, en larme…
Je pleure tellement que je ne sais même plus si je suis trempée par les larmes ou par la pluie. Éliana, elle, continue de me coller des crottes de nez sur les joues (plus de place sur le menton) et Noam essaye d’atteindre le millionième  »Ayaaa! » de la soirée…

Au bout de 10 minutes d’un terrible sentiment de désespoir, le bus fini par arriver, on monte, je faillis 2 fois glisser dans le couloir trempé, la poussette faillit 3 fois se renverser (putain de poussette Yoyo !!!!), mon bracelet de perle se détache de mon poignet et tombe sur les marches en pleine marche arrière pour descendre du bus, et mes larmes elles, continuent de couler de désolation.

1 heure après, les enfants sont couchés, le chauffage a été ouvert à fond, mon mari ramène des sushis et des chocolats pour me réconforter, et mon âme est épanchée grâce à vous… 

 

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