Lettre à mon fils...

Ma vie de maman

A mon fils Noam,   

J‘avais peur…

J’avais peur de t’attendre, j’avais peur d’être maman, de ne pas avoir le fameux instinct maternel, de ne pas réussir à être la mère douce, patiente et aimante que je rêvais d’être, de ne pas savoir m’occuper de toi, de me sentir dépassée par tant de nouveau.   

Et puis un jour le déclic: ça y est j’étais prête, je te voulais, je t’espérais, je t’attendais…   

Lorsque quelques semaines plus tard je t’ai su, là, tout petit dans le creux de mon ventre tout autour de moi a tourné.    

J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai transpiré, j’ai eu chaud, puis froid…dans tout mon corps mon sang bouillait, j’étais si heureuse.   

Ma vie allait changer. J’allais être maman pour la première fois, tu allais être mon enfant, et j’allais t’aimer d’un amour infini toute ma vie.   

Et puis quelques jours plus tard un appel du docteur. J’avais contracté le virus du CMV. Un simple virus en temps normal mais qui peut causer de graves déformations et handicaps aux fœtus atteints lorsqu’il est attrapé en période de grossesse.   

Papa a eu très peur et m’a emmenée voir les meilleurs spécialistes du pays. Il était très inquiet pour toi.  

De mon côté, une fois passé le choc de l’annonce j’ai décidé d’y penser le moins possible et de faire confiance à mon corps et en sa capacité à combattre le virus.  

Je ne sais pas si c’était une façon de me protéger ou mon instinct maternel mais j’ai toujours senti que tu étais en bonne santé, au chaud dans ton petit jacuzzi naturel.  

Et quelques mois plus tard, les résultats de l’amniocentèse ont confirmé ce que je ressentais, ce que j’espérais, ce pour quoi j’ai tant prié: Tu n’étais pas contaminé, tu étais en excellente santé et j’allais enfin pouvoir vivre pleinement ma grossesse.  

Je t’ai attendu 9 superbes mois dont j’ai savouré chaque jour.   

Mon corps s’arrondissait au rythme de ton petit corps qui grandissait, se formait.  

Á 5 mois de grossesse, quand je t’ai senti pour la première fois, comme une petite bulle dans mon ventre, j’en ai pleuré d’émotion et je crois que c’est à ce moment-là que j’ai vraiment réalisé que tu étais là. 
Que tu existais pour de vrai puisque je te sentais bouger…   

Et puis tu n’as pas arrêté, tu bougeais dans tous les sens pour mon plus grand plaisir. Souvent tu avais le hoquet pendant plus de 15 minutes, et avec papa on s’amusait à t’imaginer en train de boire la tasse.  

Ces 9 mois à t’attendre furent 9 mois merveilleux, à te deviner, t’imaginer, te sentir… Á qui ressemblerais-tu? de qui tiendrais-tu ton caractère?   

Tu étais encore uniquement à moi, dans ma chair et dans ma tête et je savourais cette sensation d’être deux en un.  

 

Et puis un matin, une douleur au ventre, une sensation nouvelle jamais ressenti. J’ai su. J’ai su que tu allais arriver et qu’il me fallait me préparer à t’accueillir.   

Deux jours plus tard, un jeûne de kippour sans manger passé à l’hôpital sans pouvoir ni m’allonger ni me reposer, 30 heures de contactions terribles à raison d’une toutes les 7mn, des douleurs à croire que j’allais en perdre la tête, devenir folle et une poussée de 1h20 te voilà. Enfin..   

Toi…   

C’est toi mon fils… Je t’ai regardé sans vraiment y croire… C’était comme dans un rêve… Un merveilleux rêve… Je flottais. Je t’ai observé, nous avons fait connaissance, il me fallait prendre le temps de faire le lien entre le toi dans mon ventre et le toi sur mon ventre. Je n’ai pas eu besoin de quelques heures, ni de quelques jours… Je t’ai tout de suite aimé, à la seconde ou je t’ai tenu dans mes bras. Tu as modifié le cours de ma vie la seconde où, submergée d’amour, j’ai fondu en larmes devant ta petite moue.   

Ton arrivée a tout bouleversé autour de moi.  

Je n’étais plus juste femme, épouse, mais également mère. Ma vie a réellement commencé lorsque tu es né.  

Tu m’as donné le plus beau rôle de ma vie: Maman.  

Je n’aurais jamais osé imaginer un bonheur et un amour aussi fort que l’amour que j’ai pour toi. Ma plus belle découverte fut de me rendre compte que je t’aime chaque jour encore plus fort que le jour précédent, quand je pensais avoir atteint le maximum d’amour qu’il puisse être donné de ressentir.   

Je t’aime tant..  

Tu es tout pour moi. Mon souffle, mon cœur, ma vie, ma raison d’être. Comme le dit une fameuse chanson: « Peu m’importe, si tu m’aimes, je me fous du monde entier ».   

Grâce à toi, je me suis découverte aimante, investie, aux petits soins, dévouée, mature, bienveillante et courageuse.  

Grâce à toi je suis fière de la femme et de la mère que je suis devenue.   

Tu m’as transformée.   

Tu m’as révélée.  

Et puis tu as grandi, et j’ai suivi chaque étape de ton développement avec émotion, remerciant Dieu chaque jour pour ce fantastique cadeau que tu es.   

Tu es merveilleux mon fils.   

Tu sais jouer de ton charme et faire fondre les gens autour de toi.  

Tu m’as souvent fait pleurer d’amour et de bonheur, ta petite bouille unique fait craquer tous ceux que tu croises, et quelle fierté pour moi d’entendre des inconnus et même des enfants s’arrêter pour me dire à quel point tu es adorable!
Tu as de grands yeux malicieux toujours interrogateurs qui me rendent complètement dingue d’amour.   

Tu es une bénédiction, le petit garçon dont toutes les mamans rêvent. Mon petit ange. 

Tu es un enfant sage, tu écoutes et comprends rapidement les règles, les dangers. Tu es responsable, curieux, rigolo, attachant, intelligent, reveur.  

T’élever est si simple, si facile, si naturel.  

Je rêve avec toi de lendemains, je me remémore nos hier. Nous allons partager d’intenses moments de bonheur et je te promets être à tes côtés et de t’accompagner à chaque étape de ta vie ainsi que dans les moments difficiles de l’existence.  

Je t’aime tant.  

Maman.

Signé: Une mam sans complexe (ou presque)

  • 29 octobre 2017

    Si tu avais pue voir les larmes couler de mes yeux..
    Tes écrits sont magnifiques et m’ont permis de me souvenir de ses instants vécu au cours de mes grossesses qui étaient magiques et qui m’ont rendu heureuse durant ces 9mois d’attentes..
    Merci a toi de partager avec nous, de si merveilleux moments de ta vie.