J'ai encore rêvé d'elle...

Ma vie de maman

Ma princesse,

À toi qui es entrée dans ma vie il y a trois ans, toi dont j’ai tant rêvé, toi que j’ai tant espéré.
Je vais te raconter ton histoire, mon histoire, notre histoire.

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours rêvé d’avoir une fille.
Une petite poupée que je pourrais habiller avec des robes et des barrettes, un mini moi avec qui je pourrais partager des trucs de filles, à qui j’enseignerais du mieux que je pourrais comment devenir une femme.

Quand ton grand frère a eu deux ans, un jour, sans crier gare, cette envie de petite fille est réapparue. Très fortement. Et quelques semaines plus tard, deux petits bâtonnets bleus annonçaient ta future venue au monde.

J’ai tout de suite senti que tu allais être une fille, et quand 3 mois plus tard le docteur l’a confirmé, j’en ai pleuré de joie.
Je t’avais tant désiré, tant imaginé, tant rêvé, tant prié.
Je t’espérais avec de jolies bouclettes, de grands yeux en amande, un sourire lumineux…

J’ai passé 9 merveilleux mois à t’attendre, j’étais si impatiente de te rencontrer… Et puis le fameux jour est enfin arrivé. En seulement quelques heures, tu étais là.
Un moment magique, unique, euphorique, complètement hors du temps.

Ma petite princesse était enfin là. J’avais du mal à réaliser.  

Tu as fait connaissance de maminouch et papa en premier.
Lorsqu’enfin, on t’a tourné vers moi pour que je puisse t’admirer, stupeur.
Tu avais les yeux en amande, très en amande… Trop en amande…
Tu ne tenais ces yeux ni de moi, ni de ton papa, ni de ton grand frère qui lui, avait de grands yeux ronds.
Ce n’était pas normal, quelque chose n’allait pas.
Il y a eu une gêne entre nous.
Tu étais différente de celle que j’imaginais.
Ce pourrait-il que tu sois porteuse la trisomie 21? Les échographies, auraient-elles pu se tromper ?

Je ne cessais de t’observer et de m’inquiéter.
Non ce n’était pas possible ! J’étais bien trop jeune, les examens nous l’auraient révélé, et puis à part ces yeux étrangement tirés vers le haut, rien d’autre n’indiquait que tu étais malade.
Mais, à chaque fois que tu ouvrais les yeux, le doute revenait et je priais secrètement que tu les refermes au plus vite pour ne plus avoir à m’inquiéter.
Les jours suivant une ribambelle de médecins ont défilé dans ma chambre, alarmés par mon inquiétude, mes interrogations et mes pleurs.
Un spécialiste a fini par me rassurer définitivement après t’avoir observée sous toutes les coutures  » votre fille va parfaitement bien, elle a juste de merveilleux yeux en amande comme sa maman, arrêtez de vous inquiéter pour rien et reposez-vous ! »

Aaahhh ces foutues hormones post grossesse qui vous font pleurer pour un rien et vous retournent le cerveau. Tu étais en parfaite santé, et effectivement quelques jours plus tard lorsque tes traits se sont affinés, j’ai enfin pu commencer à admirer tes merveilleux yeux de biche.

Eliana, ma princesse, ta venue au monde m’a tant comblée. Lorsque je suis rentrée à la maison avec toi, lovée tout contre moi un sentiment de plénitude, de bonheur intense m’a envahit.
Comme si la boucle était bouclée. Un accomplissement de ma vie de mère. J’avais ton frère, et maintenant toi. Ma vie ne pouvait être plus belle, plus parfaite. 

J’étais tant reconnaissante envers l’Éternel de t’avoir permis d’entrer dans ma vie, d’être ma fille et moi ta mère, de m’avoir donné la chance d’avoir agrandi la famille avec un petit être si merveilleux.
Oui, merveilleux est un mot qui revient beaucoup, mais il te définit si bien.
Car tu es merveilleuse ma fille.
Tu es sublime, intelligente, vive, appliquéeattentionnéedéterminée, dynamique, tendre, curieuse, réfléchie, coquine, maline, charmeuse, têtue, futée, et attachante.  
Avec tes bouclettes rebelles, tes ravissants yeux en amande, ton petit nez de fée et ton sourire coquin qui me fait tourner la tête.

Je suis en amour.
Littéralement submergée d’amour pour toi.
À chaque fois que mes yeux se posent sur toi, un tsunami d’amour s’empare de moi.

Ma jolie princesse, je ne peux pas te faire la promesse d’être la meilleure des mamans, mais je peux te promettre que je tenterai de l’être du mieux que je peux.  

Depuis ta naissance, tu es au cœur de mon univers. Tu as fait de moi une maman comblée.
Je parle souvent de toi en t’appelant mon petit  »challenge ». Oui, car avec ton sacré caractère, être à la hauteur et réagir de manière appropriée est un challenge depuis ta naissance.
Tu aurais pu être une enfant douceur, une enfant chamallow comme ton grand frère.
Mais tu as choisi d’être peps et vitalité. Tu as choisi de venir apporter un tourbillon de fraîcheur dans une famille un peu trop calme pour toi peut être.

Grâce à tous ces petits traits de caractère qui font que tu es toi, tu as fait de moi une femme meilleure.
Et grâce à toi, je m’améliore et me dépasse un peu plus chaque jour.
Alors merci de me transformer, de me corriger, de me perfectionner…

On aura peut-être parfois du mal à se comprendre, ou on perdra patience.
-Mais je serai toujours celle qui séchera tes larmes en te serrant fort contre moi après l’une de tes crises.
-Je serai toujours celle qui te parlera doucement lorsque tu te rouleras par terre en hurlant de fatigue.
-Je serai toujours celle qui te fera 2 minutes de câlin supplémentaire après avoir déjà passé 10 longues minutes allongée à tes côtés.
-Je serai toujours celle qui acceptera un  »dernier » bisou, même si ce n’est qu’une énième excuse pour sortir de ton lit.
-Je serai toujours celle qui te prendra un long moment sur ses genoux en te déposant à la maternelle, pour que la séparation ne soit pas trop brutale pour toi.
-Je serai toujours celle qui te remplira ton eau du bain à coup de va-et-vient de bouilloire parce qu’il n’y a plus d’eau chaude dans le réservoir.
-Je te serai toujours celle qui te laissera me brosser les dents même si tu me tartine la figure de dentifrice au passage.
-Je serai toujours celle qui te laissera décider de ma prochaine couleur de vernis.

Je serais toujours celle qui t’aime  »jusqu’aux féfèsses » comme tu aimes le dire, celle qui t’aime jusqu’aux étoiles.

Signé: Une mam sans complexe ( ou presque)…

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