Elsa la pimbêche

Humour & Vdm

La reine des neiges.. Un des plus gros carton de Disney.

Lorsque le virus Elsa a commencé à se propager, décimant sur son passage petit à petit la raison de toute population se situant dans la tranche d’âge 1-10 ans, mon fiston en avait 2.
C’était un petit garçon comme les autres, fan d’épée, de supers héros et de voitures. Il avait donc peu de chance de se transformer en  »zombie Reine des Neiges » comme le reste de la population féminine de son âge.

Malheureusement, ne comprenant pas l’engouement autour de ce nouveau dessin animé  »trop trop cool ! », j’ai décidé un jour de le visionner avec mon Noam pour me faire ma propre idée. Pour cela je me suis attelée à nous concocter un petit encas stratégique: des pop corn et du jus d’orange.

– Le bruit de la dégustation du pop corn pour parer aux attaques éventuelles de décibels aiguës s’envoyant impudiquement en l’air à  »l’ouïe de tous ».
– La vitamine D du jus d’orange, afin de freiner les coups de barres lors des longs passages où Anna la godiche nous ferait piquer du nez d’ennui.
Nous voila donc tous les 2 dans mon lit devant « La reine des neiges », parés à affronter 1h42 de voix suaves et d’amourettes nunuches.

A la fin du dessin animé, le taux de testostérone de mon fiston avait fait une chute vertigineuse. Foudroyé lui aussi par le phénomène Elsa, il entra ce jour-là entre dans une nouvelle ère, où son désir le plus cher fut d’acheter une robe  »qui tooooourne pour être belle comme la reine des neige ».
Je suis parvenue tant bien que mal à cacher à mon mari la nouvelle passion de notre fiston, jusqu’au jour ou Elsa déconna carrément.

C‘était un Vendredi après midi ensoleillé ; mon mari rentrait des courses quand il se rendit compte qu’il avait oublié d’acheter les oignons pour les nouilles au tofu du dîner. Grosse flemme de redescendre, il m’annonce:  »tant pis, y’aura pas d’oignons dans les nouilles ». Et ajoute en me regardant du coin de l’œil:  »C’est dommage, c’est quand même les oignons qui donnent tout le gout… ».
Je vois bien à ce moment qu’il s’agit d’une tentative de manipulation envers ma personne, mais comprenant le message -et en super épouse dévouée que je suis- je lui propose de descendre à l’épicerie et décide de prendre Noam avec moi histoire de lui faire prendre un peu l’air et lui acheter une glace.

Grosse erreur!! Je ne me doutais pas à ce moment la qu’un énorme guet apens nous attendait  à l’entrée de l’épicerie!

Elsa, héroïne de tous nos bambins et cauchemar de toutes les mamans, affichait fièrement sa dentition parfaite et son tour de taille XXS sur une affiche de taille humaine juste à côté des glaces!
J’ai naïvement cru une fraction de seconde que l’héroïne de mon Noam pourrait miraculeusement passer inaperçue… Foiré en beauté !
Noam me lâche la main et court en hurlant en direction des glaces:  »regaarde maman c’est libérée! ze veux la nouvelle glace des neiges! ».
J’hésite…  »Eeuhh tu veux pas plutôt la glace Spider-Man ou Bob l’éponge, je pense pas qu’elle soit bonne celle de la Reine des Neige; en plus elle est vraiment très très froide tu sais… »
Arguments pourris de la mère qui ne sait pas quoi répondre face des aprioris débiles imposés par une société tristement conformiste.
Mon fils ne démord pas: ‘‘Naaaannn ze veux Elsaaaaaa! ».

Ok, je sors Elsa toute frigorifiée du congélateur à glaces, fourre quelques oignons dans un sac et passe à la caisse.
Et là, vision d’horreur!
Derrière le caissier, une Barbie Elsa, maquillée à outrance, les yeux écarquillée à la Bratz nous fixait Noam et moi!
OOOOooh maman regarde c’est Elsa!! Elle est beeeeelle Elsa avec la robe bleue qui briiiille, je veux Elsa mamannn! » . Ses yeux brillent d’émerveillement, je le vois commencer à sautiller d’excitation, il a la bouche grande ouverte devant la petite figurine ridicule… ça y est Mayday, Mayday je suis en train de le perdre! 
Je regarde mon Noam, puis je regarde la pimbêche d’Elsa… je le re regarde, fixe de nouveau Elsa qui me menace de ses immenses yeux d’oser la laisser pendouiller à son clou.

JE CRAQUE!

Le caissier amusé me regarde décrocher la reine des neiges et la tendre à mon fils tout émoustillé.

Vous pensez que c’est terminé ?

Pas du tout, mon fils a tenu toute la route du retour à marcher en position crabe pour pouvoir faire marcher sa Elsa chérie par terre sur ses petits talons rouges!
Nous avons mis plus de 15 minutes à parcourir les quelques malheureux mètres qui séparaient l’épicerie de chez nous.

Une dizaine de personnes se sont arrêtées, amusées de voir un petit garçon de 2 ans faire marcher sa poupée blonde. Des enfants ont pouffés dans notre dos, une mamie a plissé des yeux, une voiture qui passait a baissé sa fenêtre, un petit papy a tendrement rit…
Lorsque nous sommes enfin arrivés à la maison avec mon fils qui chantait à tu-tete:  » libéréééée, délivrééééée » en tenant fièrement Elsa à bout de bras tel un trophée, j’ai jeté un coup d’œil à mon mari et lui ai simplement annoncé :  »pas de commentaires s’il te plait. Tiens, je t’ai pris ton magnum préféré au chocolat noir ! ».

Je lui ai tendu sa glace et je l’ai vu regarder notre Noam euphorique d’un regard… mais un regard, comment dire… je ne pourrai même pas le décrire. je pense qu’il a mit son expression en mode  »pause » pour qu’aucune émotion ne puisse filtrer…
J’ai alors pris Noam par la main, et je l’ai emmené dans sa chambre pour lui retirer ses chaussures.

Et là…..assit sur son tapis à admirer sa reine sous toutes les coutures…il a découvert un trou dans le dos la robe d’Elsa. Et derrière ce trou..les fesses de Elsa…
 » Eeeh regarde maman, ya les fesses de Elsa!!! »

 

No comment.

Signé: Une mam sans complexes,
ou presque…

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