Une nuit (presque) sous les étoiles

Ma vie de maman

J’ai voulu faire kiffer Noam et Eliana en leur construisant une immense maison de paille.
Comme celle des 3 petits cochons. Noam adore ce conte et me le réclame tous les soirs depuis 10 jours.

J’ai cru qu’en 45 minutes l’histoire serait bouclée.
Ca m’a pris 2 jours.
Je ne comprends pas comment le premier des 3 petits cochons n’a pas fini en asile psychiatrique une fois sa demeure terminée. 
Sérieusement ! Moi à sa place, je me serais arrêtée au second mur puis je me serais assise par terre attendant que le loup vienne me bouffer !

J’ai cru que j’allais enfin pouvoir développer mes talents d’architecte.
Les murs sont encore complètement bancals, la porte est totalement difforme et le toit menace à tout moment de s’écrouler sur leur petite tête.

J’ai cru que c’était le parfait jeu capable de m’aider à travailler ma patience très limitée.
J’ai dû hurler au moins 3 fois  » Borde* je vais touuuutttt casseeeer!!!!  », menacer Noam de tout laisser en plan s’il ne venait pas m’aider à tenir les murs qui s’essayaient à de nouvelles théories sur la force de gravitation, je me suis mordue près de 4 fois les poings de rage et j’ai poussé plusieurs bruits sourds non identifiés, se rapprochant ridiculement de celui d’un sanglier dans ses derniers instants de vie.

J’ai failli mettre un post sur facebook demandant de l’aide, puis, je me suis dit que les gens avaient certainement des problèmes un peut plus sérieux à résoudre dans leur vie que la construction d’une maison de paille.

J’ai pensé à appeler mon mari, mon super-héros qui me sauve de toutes les situations puis je me suis ravisée, prenant conscience qu’il lui serait quelque peu compliqué de me donner des indications par téléphone.

J’ai voulu convoquer un cabinet d’experts en construction délicate pour une vidéo conférence, mais j’ai eu peur de voir débarquer les flics pour outrage.

Leur maison de paille est fin prête, ils sont en train de se faire un petit pique-nique à l’intérieur, et moi, j’ai perdu 2 jours, et 3 kilos.
Bâtir cette cabane pleine de contrefaçons m’a mise sur les nerfs, je savais bien avant d’entamer la construction que ce n’était pas une bonne idée pour ma santé mentale… Mais j’avais tellement envie de leur faire plaisir…

Je suis allée réchauffer la soupe de la veille, ai fais un couscous rapide et leur ai servi leur dîner sur leur petite table. Ils étaient aux anges, le sourire béat .
Et puis la nuit est tombée… Les lumières se sont tamisées… Et je n’ai pas pu m’empêcher de les imaginer dormir à l’intérieur, tels les explorateurs d’un nouveau monde…
Alors je suis allée chercher une couverture que j’ai placé sur le tapis, des oreillers, et je leur ai fait la surprise d’une nuit -presque- sous les étoiles…
Et lorsque je les ai vu là, paisibles, dans leur petite cabane bancale, les yeux fermés et le souffle régulier, je me suis dis que le jeu en valait bien la chandelle…

Signé: Une mam sans complexe (ou presque).

 

Sois la première a commenter cette chronique !