Maman, m'aimes-tu quand même lorsque je pète les plombs ?

Ma vie de maman

Je m’appelle Éliana, j’ai 4 ans.  
 
Maman me dit souvent que je grandis trop vite, mais que je reste quand même son petit bébé. Alors elle m’appelle sa  »grande petite fille ».  
J’aime bien à la fois lorsqu’on me flatte  »ohhh, mais quelle grande fille alors ! » ; et aussi me blottir en boule dans les bras de maman pour faire semblant d’être son bébé. Alors  »grande petite fille », je trouve ça parfait.  
 
J’aime ma maman, elle fait tout son possible pour nous faire plaisir. Alors parfois, quand je m’en souviens, je lui dis merci. Parfois, je lui dis même  »T’es la maman la plus géniale de la terre !  » .  
Parce que je sais qu’elle aime entendre ça. Ses yeux s’illuminent. Ensuite, elle m’attrape le visage tendrement et me fait de gros bisous en me remerciant de la remercier.  
 
 »Remercier de la remercier ». C’est rigolo ! Je ne comprends pas bien le concept. Mais je sais que ça met des étoiles dans les yeux des adultes. Alors je le fais. Quand je m’en souviens. Ou lorsque mon grand frère le fait et que ma mère le remercie en lui frottant les cheveux. Moi aussi, j’aime quand elle me caresse les cheveux. Alors je le recopie.  
 
Ma maman aussi m’aime. Toujours. Pour toute la vie. C’est elle qui me l’a dit. Elle m’a dit que même lorsqu’elle est très en colère contre moi ou qu’elle crie après moi, elle m’aime.
Moi quand elle me crie dessus, je ne l’aime pas. Et je lui dis. Mais elle me dit que c’est normal d’être emmêlé quand on est très énervé et qu’on n’arrive pas à faire de l’ordre dans ses émotions.
Elle m’assure qu’elle m’aime même lorsque je fais des bêtises, quand je hurle, ou que je jette des choses par terre. Alors je suis rassurée. J’ai le droit de perdre le contrôle parfois. Elle m’aime toujours. Et à mon cœur, ça lui fait du bien de savoir que son amour est inconditionnel. 
 
 
Perdre le contrôle ça m’arrive parfois. Surtout les jours où je suis très fatiguée en rentrant de la maternelle.  
 
Et aujourd’hui, je suis vraiment très fatiguée.

 

Aujourd’hui, c’est jeudi, maman me l’a dit dans la voiture.
Et le jeudi, comme le lundi, on a le droit de regarder un dessin animé l’après-midi.   
Alors je suis contente, j’ai hâte d’arriver à la maison et de me mettre sous les couvertures devant mon dessin animé préféré.   
  
Mais quand on rentre à la maison, il faut d’abord ranger ses chaussures et son sac à dos.   
Moi, je n’ai pas envie. Je suis fatiguée. 
Alors je râle et je me roule par terre en disant que suis trop fatiguée pour ranger mes affaires.   
  
Maman me regarde du coin de l’œil. 
Alors je lui demande si elle peut me faire une faveur et ranger à ma place.   
Elle me dit que j’exagère parce qu’en ce moment, je lui demande trop souvent de faire les choses à ma place.   
Mais moi, je n’ai pas envie de ranger. Je préfère que ça soit elle.   
  
Je vois qu’elle hésite, mais elle finit par me dire que d’accord, si je suis vraiment fatiguée, elle rangera mes affaires à ma place.   
Chouette ! Je me relève d’un bond et cours dans la chambre de maman.   
Elle arrive quelques minutes plus tard avec mon plateau repas.   
  
Je me redresse avec un grand sourire et hume la bonne odeur. J’adore manger devant mon dessin animé.   
Maman moins. Elle dit que je lui laisse toujours plein de miettes sous ses draps après.   
Je dis à maman que je veux voir  »Sirène ». Maman le choisit puis me laisse en me souhaitant bon appétit.   
  
Mais… c’est en anglais ! Moi, je ne veux pas voir en anglais, je veux en français ! En anglais, ils disent des mots que je ne comprends pas et ça m’énerve !    
Alors j’appelle maman pour qu’elle me change de langue.   
  
Mais elle n’est pas d’accord. Elle dit que l’anglais est une langue importante et que c’est important que mes oreilles s’habituent à l’accent une fois par semaine. 
Alors je crie, et à nouveau, je me roule dans tous les sens. Et je défais le lit qu’elle venait de faire.   
  
Maman me dit qu’il n’y a pas le choix. Aujourd’hui, c’est Anglais. C’est tout.   
Mais non ce n’est pas tout ! C’est mon dessin animé alors c’est moi qui décide. Et puis d’abord, je m’en fous de ne pas bien parler en anglais. Elle n’a qu’à regarder elle, des dessins animés en anglais si elle veut !
  
Mais rien à faire, je n’arrive pas à l’amadouer.   
Alors je sors de la chambre en hurlant, et je vais dans le salon en claquant des pieds.


 
La colère monte en moi comme un feu qui consume tout sur son passage. Je serre les poings, les dents, tout mon petit corps est tendu.   
Je me dirige vers le canapé et je jette tous les coussins par terre.   
Puis je vais vers la salle à manger et fais tomber toutes les chaises en hurlant très fort.   
  
Maman me regarde, mais n’intervient pas. Elle me dit juste calmement que c’est dommage parce que maintenant, si je décide de continuer mon dessin animé, il faudra d’abord que je remette tout en place.   
  
Alors je hurle encore plus fort. Je ne veux pas ranger tout ce que j’ai fait tomber, c’est trop ! Je lui dis que c’est à cause d’elle que j’ai tout envoyé par terre, et que c’est donc elle qui doit ranger maintenant.    
Mais elle ne répond pas, elle attend que je me calme. Alors je tourne la tête dans tous les sens. Je cherche autre chose à projeter au sol parce que je ne suis pas prête du tout à me calmer.   
  
Je vois la tasse de café de maman posée sur la table basse à côté d’elle. Je vais la renverser par terre, voilà !  
Oh ! Mais non… Si je tâche le tapis, elle va vraiment être en furie.   
Mais j’en ai tout de même très envie. Alors je  l’attrape, et je cours la renverser dans le lavabo. Voilà ! Moi, j’ai plus de dessin animé, alors elle n’a plus de café !   
  
Maman n’est pas du tout d’accord. Elle dit que sa patience est en train de disparaître, et que les nerfs commencent à lui monter. Elle dit que si je continue à tout jeter sur mon passage elle va finir par crier alors qu’elle n’en a pas envie. Et bien elle n’a qu’à crier, moi, je crierai encore plus fort qu’elle !   
  
Je vois le visage de maman se fermer petit à petit, elle essaye de contrôler sa colère, mais elle a du mal.   
  
Mais moi, je n’ai pas encore fini de décharger toute ma colère. Alors je continue à hurler de ma voix la plus stridente. Celle qui fait grincer les dents de maman.   
Je hurle tellement fort qu’elle se lève en me disant qu’elle va dans sa chambre protéger ses oreilles et que je pourrais la rejoindre lorsque j’aurais tout remis en place et que j’arrêterai de hurler.   
  
Alors je cours derrière elle dans le couloir.   
Je ne veux pas qu’elle parte. Je veux qu’elle écoute mes cris, qu’elle voit comme je suis énervée ! 
Mais je ne sais pas comment le dire. Alors je crie  » t’es méchante !! » en la frappant de toutes mes forces.   
  
Oups… Je crois que je suis allée trop loin.   
Pardon maman, pardon ! Mes émotions me submergent maman, tu comprends. Mon cerveau est encore trop immature pour contrôler mes réflexes et mes impulsions. Tout mon corps tremble de rage, alors mes bras partent dans tous les sens et frappent. Je n’arrive pas à mettre des mots sur ces émotions qui m’engloutissent. En réalité, je ne voulais pas te frapper…

Maman me lève du sol le regard noir de colère et me contient fortement dans ses bras. On va vers ma chambre, et elle s’assoit sur mon lit, moi toujours emprisonnée dans ses bras.   
Je n’arrive plus à contrôler mon corps. Ça part dans tous les sens. Je donne des coups de pied et des coups-de-poing dans toutes les directions. Mais j’ai les pieds et mains liées, j’essaie alors de mordre.   
  
Maman, je ne sais pas ce qu’il m’arrive. Mon cœur me dit qu’il faut se calmer, mais mon corps refuse de lui obéir. Il ne répond plus à rien. Alors je le laisse faire, je le laisse partir dans tous les sens. Maman, j’ai besoin d’évacuer ma frustration, ma colère et ma fatigue.   
Pardon maman, pardon, je ne voulais pas dire que tu étais méchante, mais mon cœur l’a pensé si fort que je n’ai pas pu empêcher ma bouche de le hurler.
 
  
S’il te plaît maman, garde encore un peu patience, ne me crie pas dessus, continue à me serrer fort dans tes bras. Même si tu as l’impression que j’essaie de me dégager pour aller détruire d’autres objets, en réalité, il faut juste attendre que mon corps convulse jusqu’au bout pour pouvoir enfin relâcher la pression de mes muscles et réussir à me détendre.   
Tiens encore un petit peu maman, je sens mon corps commencer à se fatiguer, je vais bientôt m’écrouler de fatigue d’avoir tant lutter dans tes bras.
 


 

Je t’entends me chuchoter à l’oreille parmi mes hurlements. Je n’avais pas fait attention que tu me parlais. Je cris alors moins fort pour entendre ce que tu me dis. Mais tu parles trop doucement, je ne comprends pas. Je me tais alors, pour écouter.   
Tu me dis que je suis très fatiguée, que tu comprends que c’est dur de se contrôler quand on est épuisée, que ça va passer, que tout va bien. 
 
Oui, c’est ça maman, je suis juste très fatiguée, et quand je suis très fatiguée, j’ai besoin de pleurer très fort pour évacuer. 
Maman, crois-tu que tu vas m’en vouloir longtemps pour toutes mes bêtises ? 
Est-ce que tu peux continuer à me bercer dans tes bras en me caressant les cheveux ? 
Peux-tu me rassurer en me disant que tu m’aimes malgré mes dérapages ? 
Peux-tu me rassurer en me disant que je ne suis pas une vilaine fille lorsque je perds le contrôle de mon corps ? 
Maman j’ai juste besoin que tu continues à me serrer dans tes bras en me disant des paroles rassurantes.


Mon cœur se met à battre plus régulièrement, je me détends. 
Je lève alors les yeux vers maman pour lui demander si maintenant que je suis calmée, je peux voir mon dessin animé. 
Elle m’explique doucement que non, je suis très fatiguée et que je dois donc me reposer dans mon lit avec des livres parce que la télé ça existe. Et puis elle me rappelle que je l’ai frappé et que donc non, ce n’est pas possible. 
 
Alors ça disjoncte à nouveau dans mon petit cerveau qui est saturé et totalement désorienté. Je me remets à hurler et à pleurer en même temps. Je me tortille dans tous les sens si bien que maman finit par me déposer sur mon lit et va dans sa chambre pour ne plus entendre mes hurlements. 
 
Ça y est, elle a perdu patience. 
Mais moi, je suis à nouveau très énervée, je pensais que maintenant, je pourrais voir mon dessin animé. 
Alors je descends de mon lit, j’ouvre toutes les portes et tous les tiroirs de mon armoire, et les claque un à un avec fracas. 
 
Voilà, entend ma colère maman ! 
Mais elle ne vient pas. Peut-être qu’elle ne m’a pas entendu ? 
 
Maman est tu capable d’entendre ce que mon cœur te dit, mais que ma bouche ne peut exprimer ?

Maman, tu sais, aujourd’hui un enfant m’a mordu très fort parce que j’ai essayé d’attraper en première le petit vélo du jardin que je voulais depuis déjà 2 jours.
 
Ensuite comme j’ai beaucoup pleuré, je n’ai plus eu de temps de jouer à la marchande, et je n’ai pu faire q’un seul tour de toboggan. 

Plus tard, ma copine m’a dit qu’elle n’était plus mon amie parce que je ne voulais pas lui donner un deuxième biscuit de mon goûter.
 J’en avais déjà distribué plusieurs et il ne m’en restait plus beaucoup. Alors elle est allée dire des secrets aux autres filles en me pointant du doigt et ça m’a fait beaucoup de peine. 

À la table de coloriage, tous les dessins de princesse avaient été attrapés et il ne restait plus qu’une feuille avec Bob l’éponge le débile.
 Alors je l’ai tout gribouillé en rouge, en faisant des trous avec le feutre parce qu’il était moche et que je voulais moi aussi un coloriage princesse. 
L’assistante maternelle m’a grondé et m’a retiré le dessin. 
Ensuite, à l’heure du goûter, j’ai été de nouveau la dernière à être servie, et tous les bons fruits avaient déjà été pris par les autres enfants. Il ne restait qu’un morceau de poire tout dur, même pas bon.

En plus, l’assistante maternelle a crié toute la journée parce que quelques garçons n’arrêtaient pas de faire des bêtises. Ça m’a fait mal au crâne. Je voulais lui demander de se taire parce qu’elle me faisait mal à la tête, mais je n’ai pas osé. alors j’ai mis mes mains sur mes oreilles une bonne partie de la journée. 

Et puis à l’heure des mamans, tu es venu me chercher en retard.
 J’étais la dernière dans la classe. Et j’ai eu peur que tu n’arrives jamais et que je reste seule pour toute la vie.


Maman, au cours de la journée, je ressens un mille-feuille d’émotions sans possibilité de les exprimer. Mes émotions restent en tension. Et lorsqu’enfin, je rentre à la maison, je me sens en sécurité avec toi pour relâcher la pression et libérer ce flot d’émotions sur lesquelles je n’ai pas eu le temps de m’attarder à la maternelle. 
Il pleut dans ma tête, il pleut dans mon cœur, maman… Je me noie dans mes larmes et dans mes pensées. 
Ce n’est pas contre toi maman, j’ai seulement besoin de tout évacuer, de tout expulser.

 

 

Alors je sors de ma chambre, entre dans la sienne d’un pas ferme et jette au sol toute la pile de linge qu’elle était en train de plier.  

Son visage devient rouge. Ça y est, je l’ai poussé à bout.
Elle me hurle :  »sors de ma chambre tout de suite, je ne veux plus te voir !  »  

Mon corps se fige soudain, je ne bouge plus, j’ai peur.

Elle me répète :
  »ça y est, j’ai perdu patience, va dans ta chambre tout de suite et attention si tu sors à nouveau !  »  

Je ravale mes larmes et retourne dans ma chambre en hoquetant.
J’entends sa porte qui claque.
Cette fois ci, elle est carrément furieuse.  
 
Maman, ce que j’ai besoin maintenant, c’est d’une présence sécurisante à côté de moi. Je suis en pleine crise émotionnelle, ne me punis pas en me reprochant l’immaturité de mon cerveau. Je n’ai pas encore de pouvoir sur lui. 
 
Alors, assise sur le pas de ma porte, je lui demande pardon, je lui dis que je ne vais plus recommencer, que je ferai tout ce qu’elle voudra. Que je peux faire le ménage de toute la maison si elle veut. Je lui dis que j’ai peur.
Mais elle ne me répond pas. Elle est trop en colère, elle ne veut plus me parler.  

Alors je la supplie de me répondre, je sens mon cœur tout serré, ça me fait mal dans la poitrine. Je lui dis à nouveau que j’ai peur.
Elle me dit qu’elle est trop fâchée et que si elle me parle elle va crier. Et qu’elle ne veut pas crier. Elle veut donc attendre de se calmer d’abord.  
 
Alors j’attends 2 ou 3 minutes, je ne sais pas trop. Et je lui demande si ça y est-elle est plus fâchée et si je peux lui parler.
Elle me répond qu’elle est moins fâchée, mais qu’elle a encore besoin d’être seule.
Alors je lui dis que j’attends.

Mais c’est long d’attendre. La peur monte en moi et rempli bientôt tout mon cœur. Je n’arrive pas à la modérer et je me sens totalement impuissante et en désarroi face à ce sentiment qui me terrifie.

Elle me demande ce qu’il se passe, de quoi j’ai peur, mais sa voix est froide et sèche.
Alors je lui réponds d’une petite voix tremblotante:  » Maman, j’ai peur que l’on ne se réconcilie jamais… »
Silence.
 Maman réfléchie. Elle m’a dit un jour qu’elle ne refusera jamais un câlin, même après une grosse dispute. Parce que les câlins ça guéris les cœurs.  

Elle me dit que je peux venir.
Alors je me lève tout doucement et je m’approche de sa chambre à petits pas. Elle est allongée sur son lit, les habits éparpillés partout par terre.
Elle a les yeux tout mouillés. Je crois qu’elle se concentre fort pour de ne pas pleurer et essayer de faire la paix avec moi. Je cherche son regard, j’ai besoin d’y lire quelque chose de rassurant. De la tendresse, de la compréhension, de la bienveillance.  

Je lui tends le pull magique, le pull géant qu’elle met en hivers à la maison quand il fait très froid. Celui qui est tout doux et qui m’aide à m’endormir.

Maman comprend que je veux qu’elle le mette pour notre câlin.
Alors elle se redresse et l’enfile.

Je grimpe sur elle et m’allonge de tout mon long.
C’est tout doux sur ma peau. C’est tout doux dans mon cœur. 

Maman m’entoure de ses bras, et me caresse la tête.
Je sens ses larmes mouiller mes cheveux.
Elle me dit qu’on se retrouvera toujours après une dispute, que ce n’est pas possible de ne pas faire la paix, que ça n’arrivera jamais. Que ses bras seront toujours ouverts à un câlin.
Peu importe qu’on ait vécu avant une rafale de vent, une tempête ou une tornade dévastatrice.
Ses paroles me rassurent et me consolent.

J’entends son cœur battre contre mon oreille. Elle me dit qu’elle entend aussi le mien.
J’aime le son régulier de son cœur qui bat.
Alors je garde le silence, et je m’enfonce dans le pull magique. 

Maman pousse un grand soupir.
Je connais ce soupir. C’est le soupir du câlin après la dispute. Au début, elle est tendue, puis au bout de quelques minutes sa colère s’éloigne. Elle me pardonne et me dis qu’elle m’aime. Toujours. Même quand elle est en colère et qu’elle cris. Puis elle pousse un grand soupir. C’est le soupir de la paix. 

Alors je ferme les yeux et je m’endors sur maman. Comme quand j’étais bébé. Tout contre son cœur.
Et je pousse moi aussi un soupir.

Le soupir des sanglots qui s’envolent.
Le soupir de l’enfant qui sait. Qui sait que sa maman l’aime inconditionnellement. 

Le soupir de la crainte qui s’envole.
Le soupir de l’enfant qui sait. Qui sait qu’un égarement isolé n’affecte pas la valeur de la personne. 

Et nos deux soupirs réunis, nous nous endormons dans les bras l’une de l’autre. 

Éliana.

  • 6 février 2020

    Comme c’est dur ! Comme c’est doux ! C’est vraiment émouvant à lire ! Merci pour le partage qui fait tellement écho à ce nous pouvons vivre…